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Recyclage de l'huile à moteur de locomotives
Chaque année, les Canadiens utilisent 900 millions de litres d'huile de graissage, dont près de la moitié est consommée dès la première application. Comme l'huile ne s'évapore pas à l'usage (en fait, elle ne fait que s'encrasser), le reste, soit environ 42%, peut en théorie être régénéré. Pour tout dire, 22% seulement de la quantité produite fait l'objet d'un recyclage effectif. Ce qui en subsiste, c'est-à-dire quelque 380 millions de litres par année, est soit brûlé, pulvérisé sur les routes de gravier, enfoui dans des remblais, ou jeté illégalement dans les égouts. Bien que la technique d'extraction des impuretés accumulées dans l'huile de graissage existe depuis des années, le recours à celle-ci s'est buté aux coûts élevés relatifs à la cueillette et à la régénération. Grâce au soutien financier du CTEC, par l'entremise de son Programme de recherche et de développement énergétiques dans l'industrie (RDEI), une société canadienne a découvert le moyen de résoudre les deux problèmes à la fois. Le RDEI a bénéficié d'un financement du Programme de recherche et de développement énergétiques. La technique mise au point par la société Zimmark fait appel à un coagulant chimique, à la chaleur et au temps pour extraire les polluants qui s'accumulent dans l'huile de graissage après un usage prolongé. On y a recours dans le cas de l'huile à carter provenant des moteurs de locomotives diesel. La puissance installée actuelle permet de pourvoir chaque année les sociétés canadiennes de chemin de fer de 1 260 kilolitres d'huile d'une qualité qui répond aux exigences techniques rigoureuses des clients. Les chiffres fournis se fondent sur les données de la société Zimmark pour l'année 1987-1988.
Le procédé classique Au cours des années 70, la société British Rail a mis au point une méthode d'extraction des impuretés de l'huile à carter usée en ayant recours a un centrifugeur, mais avec des succès mitigés. La société a obtenu de meilleurs résultats lorsqu'elle s'est tournée vers un coagulant chimique qui a forcé les polluants à s'agglomérer et à se déposer au fond d'une cuve de réception. Le procédé, cependant, s'avérait trop long et la qualité du produit fini ne se comparait aucunement à l'huile raffinée originale. Zimmark, une petite société de Burlington, en Ontario, a acquis les droits sur le procédé développé par British Rail pour, par la suite, présenter une demande à Ressources naturelles Canada afin de pouvoir procéder à la valorisation du système. Le CTEC a répondu favorablement à cette demande en octroyant à la société une somme de 53 000 dollars dans le cadre du Programme RDEI. On a donc réalisé des travaux de recherche dans les locaux de la société à Burlington et mis à l'essai un prototype commercial dans les ateliers d'entretien du Canadien National près de Concord, en Ontario.
Le procédé énergétique efficace
Résultats impressionnants :
Zimmark a implanté des installations de régénération de l'huile qu'elle exploite dans six ateliers régionaux d'entretien du Canadien National et dans celui du Canadien Pacifique à Montréal. Le procédé mis au point par la société Zimmark entraîne une consommation de 0,0632 kWh d'énergie par litre d'huile produite. Dans le cas de l'huile neuve et celui de l'huile régénérée, il faut 1 181 kWh d'énergie par litre produit, soit près de 20 fois plus. Au taux actuel de récupération, qui est de 1 260 kilolitres par année, il s'agit d'économies annuelles d'énergie qui équivalent à 828 barils de pétrole. Mais les économies d'énergie réalisées au cours du procédé ne constituent qu'une part bien faible des avantages obtenus. À cela il faut ajouter la quantité d'huile neuve remplacée par l'huile recyclée, soit l'équivalent de 7 900 barils de pétrole. Par conséquent, le procédé de la société Zimmark permet un bilan annuel d'économies d'énergie équivalant à 8 700 barils de pétrole. Les responsables de Zimmark ne vendent pas leur équipement à forfait, ils préfèrent plutôt l'installer et le faire fonctionner sur les terrains des clients pour, par la suite, présenter une facture en retour de l'huile régénérée produite. En vertu de cette entente, les unités de la compagnie ferroviaire Canadien National ont permis de recycler chaque année un million de litres d'huile pour, ainsi, réaliser des économies de 500 000 dollars en achat d'huile neuve. Quant à la compagnie Canadien Pacifique, elle prévoyait régénérer 0,5 million de litres d'huile par année grâce à ses installations de Toronto qui ont commencé à fonctionner en 1992. Outre ses ventes au Canada, Zimmark a procédé à l'installation d'unités pour le compte des compagnies suivantes : Norfolk Southern Railroad de Chattanooga, au Tennessee, Soo Line Railroad de Minneapolis, au Minnesota, et Chicago Central and Pacific Railroad, de Waterloo, en Iowa. À l'échelon international, mentionnons également la vente de quatre unités à Hong Kong, en Chine et en Malaysia. Le clarificateur d'huile mis au point par les chercheurs de la société s'est vu accordé un brevet aux États-Unis, ce qui a contribué à renforcer la position de Zimmark sur le marché américain. Le procédé de la société Zimmark, mis au point avec le soutien financier du Programme RDEI, présente de multiples possibilités d'atténuer les dommages causés à l'environnement par l'huile de graissage jetée, en plus de profiter à ceux qui y ont recours sous forme de substantielles économies d'argent.
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