Le "Berstlining" protège le Château de Neuhaus


Carola Schmidt, Tracto-Technik - Paul Schmidt Spezialmaschinen,
Collaboration Spéciale

 

Que deviendrait la commune de Château Neuhaus sans son château qui fut à l'origine de son nom? En effet, cette commune se trouve au confluent des rivières Alme, Pader et Lippe et le château, en plein centre, est son attraction principale.

En fin de Moyen Âge, le château du 14e siècle, près de la ville de Paderborn fut la résidence annexe de l'évêque Clément Auguste de Bavière. En 1964, la commune en fit acquisition. En plus d'un petit musée et d'une petite salle de fête, le château abrite aujourd'hui un collège avec environ 700 élèves.

Les maîtres d'oeuvre de l'époque semblent avoir pris comme exemple l'architecture vénitienne, en fondant le château sur des pilotis en chêne. Afin de conserver la stabilité de ces pilotis, le bois doit être constamment traité contre la putréfaction et la décomposition. C'est pourquoi, le château est entouré d'un fossé. L'eau de ce fossé forme une couche imperméable à l'air, pour que l'oxygène en l'occurrence "néfaste" ne nuise pas aux pilotis en chêne.

Mais quel rapport avec le Berstlining ?
L'alimentation en eau du fossé est assurée par la rivière Pader à travers une conduite en grès DN 175. Cette canalisation passe à travers la commune de Neuhaus sur une longueur de 239 m, avant de croiser une route communale fortement fréquentée, tout près du mur du château. Lorsque l'alimentation par la canalisation est insuffisante, il faut pomper de l'eau d'appoint depuis la rivière Lippe toute proche. Le surplus d'eau retourne dans la rivière à travers une digue.

Un assainissement de la canalisation existante fut de rigueur en raison de forts enracinements, de fissures et d'éboulements. Le concierge du château, Herr Mertens, qui est entre autre chargé de surveiller le niveau d'eau dans le fossé, déplore "une perte trop importante d'eau par infiltration et une alimentation insuffisante." Une alimentation plus conséquente devrait renforcer la circulation d'eau, afin d'éviter la formation d'algues dans une eau trop stagnante, notamment durant les mois d'été. C'est pourquoi on a décidé de remplacer le tube en grès actuel, posé à une profondeur de 1,65 m par un tube en PP-HM DN 200 de la société Schöngen.

La réalisation des travaux à ciel ouvert fut exclue dès le départ en raison de la forte fréquentation de la route à traverser et les encombrements qui en résultent, des surfaces pavées à l'ancienne, des routes en partie étroites de 4,50 m et pour des raisons écologiques. Par conséquent, le service des eaux de la ville de Paderborn optait pour le remplacement de la canalisation sans tranchée par éclatement.

En effet, le "Berstlining" prévoit la destruction de l'ancien tube de pratiquement n'importe quel matériau et son compactage dans le sol environnant. La destruction de l'ancien tube se fait simultanément à l'entraînement d'un nouveau tube à diamètre égal ou supérieur en plastique, fonte grise, GGG, acier ou en grès. Les économies faites par rapport aux travaux à ciel ouvert peuvent s'élever à 30% en fonction des conditions du chantier.

La réalisation des travaux fut finalement attribuée à la société Roers de Münster S.A.R.L. qui depuis 1998 dispose d'un Grundoburst 400 G fabriqué par Tracto-Technik GmbH & Co.

La trajectoire globale fut subdivisée en 5 étapes de 63 m, 68 m, 48 m, 32 m et 28 m, les fouilles de machine étant réalisées respectivement au niveau des angles et des points de raccord. L'ancienne trajectoire fut composée de 7 étapes de respectivement 30,5 m, 34,7 m, 33,6 m, 35,6 m, 49,3 m, 38,7 m et 18,2 m. Les 4 premières étapes furent regroupées en deux étapes d'éclatement, les regards existants étant traversés au fur et à mesure. En outre, la nouvelle trajectoire croisa une conduite d'eau principale de 400 au niveau d'une galerie de recoupe à une distance de seulement 15 cm.

Les travaux furent réalisés avec une machine du type Grundoburst 400 G. Suite à la mise en place de l'affût, les tiges Quicklock® furent rapidement envoyées à travers l'ancien tube. Les travaux suivants furent légèrement retardés par de petits soucis lors de la dépose des tubes longs préalablement soudés au miroir, lesquels furent préparés à l'entraînement avec une tête d'éclatement et un élargissement DA 320 avant d'être accouplés aux tiges se trouvant dans l'ancien tube.

En effet, dans le cadre de la première étape, le train de tube devait être déposé dans le fossé. Pour la deuxième étape, le train de tube devait être déposé dans un rayon très étroit et en partie sur la route en raison d'une surface très restreinte. Pour cette raison, on décida de se servir de tubes courts d'un mètre pour les trois dernières étapes, dont la liaison fut assurée par un raccord à multi-trame.

L'entraînement même des tubes en plastique ne posait aucun problème. À un seul un endroit, tout près du mur du château, l'entraînement fut stoppé net.Dans le cadre des fouilles nécessaires, on s'est aperçu qu'à cet endroit précis, l'ancienne conduite fut entourée de fondations massives, de gravas et d'autres matériaux encombrants, lesquels rendaient impossible le compactage de cet ancien tube et, par le fait même, l'élargissement au diamètre du nouveau tube.

De par l'application d'une technologie ultra moderne, la fondation d'un château moyenâgeux a pu être sauvée et la commune conservera son château pour les générations futures.


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