Nouvelle technologie : les convertisseurs de courant

 

Par Jocelyn Vigeant, Polytek Inc.
collaboration spéciale

 

De l'électricité fiable en boîte
Pendant la crise du verglas, Les Équipements Polytek Inc. ont reçu près de 500 appels de gens qui cherchaient désespérément une génératrice. "On est sous la rubrique "génératrices" mais on n'en fabrique plus depuis 10 ans", affirme le président-fondateur de la compagnie, Jocelyn Vigeant. La compagnie de Laval s'est plutôt tournée vers une nouvelle technologie qui est en train de supplanter les génératrices, sans faire de bruit..., sur le marché.

"Les convertisseurs de courant sont apparus dans les années 70. Quand la technologie s'est raffinée, j'ai commencé à m'y intéresser", au point où l'entreprise fondée il y a 15 ans par Jocelyn Vigeant est maintenant le troisième distributeur en importance au monde des produits de la compagnie américaine Vanner.

D'ailleurs ce jour-là, 4 camions tout neufs de Bell Canada et de sa filiale Expertech étaient dans l'atelier pour recevoir les convertisseurs qui feront fonctionner les appareils et les outils.

Plus fiable que la génératrice, le convertisseur occupe aussi beaucoup moins d'espace, "Bell peut économiser 4000 dollars par véhicule en achetant un modèle plus petit, et les économies à long terme sont réelles. Le camion n'est jamais immobilisé au garage; le convertisseur, contrairement à la génératrice, n'a pas besoin d'entretien", dit Jocelyn Vigeant.

"Nous avons comme clients toutes les grandes sociétés de services publics, Vidéotron, Bell, Gaz Métropolitain et aussi Hydro-Québec", dit Martine Cauchon, qui est responsable du marketing chez Polytek. La plupart des ambulances et l'unité de commandement mobile du Service des incendies de Montréal en sont aussi équipées.

Gaz Métropolitain est leur plus vieux client; la totalité de leur flotte est munie de convertisseurs qui durent même plus longtemps que les véhicules sur lesquels ils sont installés. "Quand Gaz Métro remplace ses camions, on transfère le convertisseur dans le nouveau véhicule", dit Jocelyn Vigeant. Les convertisseurs produisent assez d'électricité pour faire fonctionner les appareils de thermosoudure utilisés pour raccorder les conduites de gaz.

Un principe simple
"Le principe est simple, explique Martine Cauchon: le convertisseur statique peut fournir jusqu'à 3 600 watts, avec le moteur du camion à l'arrêt, en utilisant des accumulateurs. Le convertisseur dynamique, lui, peut produire jusqu'à 7 200 watts et il n'a pas besoin d'accumulateurs puisqu'il est alimenté par l'alternateur du véhicule."

"On a aussi mis au point des équipements périphériques qui rendent l'utilisation encore plus facile, dit Jocelyn Vigeant. Par exemple, les camions de Bell sont équipés d'un système de démarrage automatique qui se déclenche pour recharger les accumulateurs. C'est bien pratique quand les techniciens travaillent dans les conduites souterraines."

Un courant stable
Le convertisseur fournit aussi un courant beaucoup plus stable que les génératrices qui ont parfois des sautes d'humeur et de moteur. Et la stabilité, c'est ce que voulait la compagnie G.I.E. Technologies de Montréal qui avait besoin de 1,5 kilowatts de puissance pour faire fonctionner son camion de détection. Le véhicule est bourré de matériel informatique sensible aux variations de courant et de capteurs laser afin de faire l'évaluation des chaussées pour le compte des municipalités, de Transports Québec, et aussi de certains états américains comme New York.

"Le camion roule à 70 kilomètres à l'heure, 10 à 12 heures par jour, et on n'a jamais de problèmes", affirme Liviu Bursanescu, le directeur de la recherche et développement. Le premier convertisseur installé par un autre fournisseur était plutôt problématique, mais M. Bursanescu est très satisfait du travail de Polytek.

L'entreprise pourrait même faire une percée dans le secteur résidentiel. Gaz Métropolitain a demandé à Polytek de proposer trois prototypes de convertisseurs statiques qui pourraient prendre le relais d'Hydro-Québec, en cas de panne. "On a de plus en plus de demandes de gens qui veulent être autonomes pour faire fonctionner leurs pompes et leurs fournaises", constate Jocelyn Vigeant.

Au fait, pendant la crise du verglas, les bureaux de Polytek sont restés ouverts; le standard téléphonique et les ordinateurs étaient branchés sur un convertisseur.


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