GM se lance à la conquête du diesel

Par Jacques Duval



 

Depuis sa faillite technique en 2009, General Motors a repris du poil de la bête pour redevenir le numéro un des ventes en Amérique du Nord. La refonte de la plupart de ses modèles démontre que le géant américain n’a pas lancé la serviette face à Volkswagen, Toyota et Renault-Nissan dans sa quête de reconquérir le titre de premier constructeur mondial. Cela dit, General Motors s’efforce non seulement de rajeunir ses modèles mais également d’élargir son éventail de motorisations en introduisant cette année une mécanique diesel dans le GMC Terrain et son cousin Chevrolet Equinox.

Entièrement refondu
La venue d’un moteur diesel sous le capot du Terrain n’est pas le seul changement puisque les ingénieurs ont profité de l’adoption d’une nouvelle plate-forme plus rigide pour le redessiner entièrement. Au niveau du style, le Terrain reprend le code vestimentaire de son grand frère Acadia. Les formes équarries du modèle sortant avec ses ailes aplaties sont de l’histoire ancienne. Parmi les autres améliorations stylistiques, on retrouve des phares de jour et des feux arrière à DEL.


Somme toute, cette nouvelle mouture a bien meilleure mine. Dans la tradition de GMC qui a commencé en 1999 avec le Yukon, il existe une version Denali qui se distingue par une calandre, des brancards de toit, des poignées de portes, des carénages de rétroviseurs et des moulures latérales de carrosserie tous chromés.

Légèrement plus petit, moins lourd et doté d’un diamètre de braquage plus court que le modèle précédent, le Terrain adopte des dimensions qui lui permettent de se faufiler plus aisément dans la circulation. Ainsi, la longueur et l’empattement sont raccourcis respectivement de 77 mm et 132 mm alors que la largeur demeure sensiblement la même à 11 mm près. Sur la balance, le nouveau Terrain perd environ 180 kg – selon la version. Cette cure d’amaigrissement abaisse légèrement le volume du coffre qui varie de 846 à 1792 l avec la banquette arrière rabattue ou non. Néanmoins, le Terrain demeure l’un des multisegments les plus logeables de son créneau grâce à son nouveau siège du côté passager avant entièrement repliable et son plancher de chargement à plat dans le coffre.

Du côté de la mécanique, on retrouve 2 nouveaux moteurs à essence. Le moteur de base qui devrait représenter 60% des ventes selon General Motors est un L4 turbo de 1,5 l qui développe 170 hp et un couple de 203 lbf pi. Pour rivaliser avec le Ford Escape Titanium, le Terrain peut être propulsé par un L4 turbo de 2,0 l dont les 252 hp et le couple de 260 lbf pi lui permettent d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 7 secondes et de tracter une charge de 1587 kg. Quant au L4 turbodiesel de 1,6 l, il développe 137 hp et un couple de 240 lbf pi. Les moteurs à essence sont jumelés à une boîte automatique à 9 rapports tandis que le moteur diesel se contente de 6 rapports.

Conduite hivernale
Pour ceux qui s’inquiètent du rendement de ce moteur diesel que l’on retrouve également dans la Chevrolet Cruze, sachez que j’ai eu la chance de l’essayer lors de la «bombe météorologique» qui a frappé le Québec, le Canada et la Côte Est des États-Unis durant la période des fêtes de fin d’année. À -30°C, ce moteur d’origine Opel (fabriqué à Szentgotthárd en Hongrie) a toujours démarré au quart de tour. Toutefois, il m’a semblé plus bruyant que le TDI de Volkswagen. De même, les accélérations étaient laborieuses à froid et la transmission manquait parfois d’empressement à égrener les rapports. Cela dit, tout rentrait dans l’ordre dès que les organes mécaniques étaient suffisamment réchauffés. Mon meilleur chrono pour passer de 0 à 100 km/h a été de 10 secondes. Mais qu’importe, on s’habitue à vivre avec ses aléas lorsqu’on constate que l’ordinateur de bord affiche une consommation se situant à plus ou moins 6 l/100 km sur autoroute. Surtout qu’on peut supposer que ce moteur sera encore plus performant et écoénergétique par beau temps.


Dans la poudreuse et sur chaussée glacée, la traction intégrale n’offre pas la motricité d’un Subaru Forester. Pour un rendement optimal, je vous suggère d’opter pour un pneu d’hiver ayant du mordant! En contrepartie, la conception du rouage intégral permet de passer de 4 à 2 roues motrices en un tour de main grâce à une molette positionnée sur la console centrale – ce qui permet de réduire au minimum la consommation de carburant.

Pour se démarquer davantage de son cousin Equinox avec lequel il partage ses composantes mécaniques, le Terrain adopte une présentation intérieure distinctive. L’une des caractéristiques qui demeurent discutables est l’absence d’un levier de vitesses qui est remplacé par un sélecteur à boutons-poussoirs aménagé au bas du tableau de bord. Ce système est difficile à manier avec des gants ou des mitaines – sans oublier les «gros doigts». En contrepartie, ce mécanisme a le mérite de dégager la console centrale et les espaces de rangement. Pour le reste, les sièges sont confortables et les matériaux s’avèrent de meilleure qualité qu’auparavant. Qui plus est, le confort des suspensions et l’insonorisation ont fait des progrès.


Fiche Technique GMC Terrain
Type: utilitaire compact
Moteur: L4 1,6 l turbodiesel
Puissance: 137 hp @ 3750 tr/min – 240 lbf pi @ 2000 tr/min
Transmission: automatique à 6 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av. indépendante / arr. indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 10,0 s
 
  GMC Terrain

Ford Escape

Nissan Rogue

Empattement: 272 cm 269 cm 271 cm
Longueur: 465 cm 453 cm 463 cm
Largeur: 184 cm 184 cm 184 cm
Hauteur: 166 cm 169 cm 172 cm
Poids: 1509 kg 1599 kg 1550 kg
Moteur: L4 turbo 1,5 l L4 turbo 1,5 l L4 2,5 l
Puissance: 170 hp 179 hp 170 hp
Pneus: 255/65R18 235/45R19 225/65R17
Capacité du réservoir: 56 l 57 l 55 l
Capacité de remorquage: 680 kg 680 kg 454 kg

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