Nissan donne une seconde chance à l’Armada

Par Jacques Duval



 

Au cours des dernières années, je m’attendais à ce que les constructeurs nous annoncent la fin des utilitaires grand format. Or, les mastodontes comme le Nissan Armada sont plus en vie que jamais! Malgré la lutte aux changements climatiques, l’Armada et ses compères profitent actuellement des faibles prix de l’essence. Il reste à savoir si cette lune de miel avec les pétrolières durera longtemps car on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez à cause des tensions politiques qui sévissent actuellement dans les pays du Golfe.

Somme toute, les utilitaires connaissent un regain de popularité non seulement aux États-Unis mais aussi au Canada.
L’an dernier au Québec, les ventes sont passées de 2870 à 4889 unités, soit une part de marché de 1,9%, ce qui est encore peu par rapport à celles des utilitaires compacts (37,8%) et intermédiaires (10,7%), et des camionnettes pleine grandeur (22,8%) au Québec. Cela dit, les ventes devraient continuer à croître puisque Ford vient de dévoiler un nouvel Expedition avec une carrosserie en aluminium alors que Toyota va rajeunir le look du Sequoia pour 2018. Quant au Nissan Armada, il a fait peau neuve cette année.

À prime abord, Nissan a pris des risques financiers en décidant de renouveler le mandat de l’Armada puisqu’à l’instar de la camionnette Titan, il éprouve des difficultés à recruter des clients. Ne nous racontons pas d’histoire. Depuis leur introduction, tant l’Armada que le Titan se sont avérés être des pétards mouillés. On se rappellera que le «Big 3» (GM, Ford et Chrysler) craignait comme la peste l’arrivée de ces nouveaux joueurs. Mais, qu’en est-il de cette nouvelle cuvée?

Une plate-forme connue
Pour concevoir le nouvel Armada, les ingénieurs ont simplement utilisé la plate-forme éprouvée du Nissan Patrol qui sert également au QX80 d’Infiniti depuis sa refonte en 2012. Désormais, l’empattement de l’Armada est identique au QX80 et la longueur est sensiblement la même. Par rapport à la génération précédente, l’Armada est plus large et plus bas. Quant au poids, il demeure pratiquement inchangé à presque 3 tonnes.




Le moteur est un nouveau V8 Endurance de 5,6 l à injection directe distribution variable. Ce nouvel engin développe plus de puissance et de couple que l’ancien moteur. La boîte automatique compte maintenant 7 rapports au lieu de 5. Le tout se traduit par une meilleure accélération, une réduction des émissions polluantes et une consommation d’essence à la baisse.



Même si la carrosserie de l’Armada a gagné en élégance et que les angles d’approche et de sortie sont moins prononcés qu’auparavant pour faire du hors route, le gros VUS de Nissan conserve son tempérament de baroudeur. Le rouage intégral avec boîte de transfert à commande électronique dispose de 4 modes. Le rapport de 2,70:1 en mode «4LO» offre une démultiplication qui permet de grimper des pentes abruptes avec assurance. Lorsque les conditions de la route sont normales, le système en mode automatique active seulement les 2 roues motrices arrière pour économiser le carburant. Toutefois, le système va répartir le couple aux 4 roues dès que les roues arrière manqueront d’adhérence (soit jusqu’à 50% du couple aux roues avant). Quant à la capacité de remorquage, elle a diminué légèrement en passant de 4082 kg à 3855 kg.

Plus confortable et incisif
Le comportement routier a fait des progrès grâce à la rigidité accrue du châssis, une garde au sol moins élevée (-3 cm) et le perfectionnement de la suspension indépendante à double triangle à l’avant et à l’arrière qui filtre mieux les imperfections de la chaussée. Le silence de roulement a aussi été amélioré grâce à l’ajout d’un pare-brise et de fenêtres en verre acoustique, ainsi qu’à l’utilisation accrue de matériaux insonorisants. Qui plus est, la tenue de route s’avère plus nerveuse qu’auparavant. La seule critique concerne les freinages brusques alors que le véhicule à tendance à piquer du nez à cause de la souplesse des amortisseurs – un réglage plus ferme ne ferait pas de tort.

Mais qu’importe, on n’achète pas un Armada pour la tenue de route mais pour le confort et la sécurité des passagers qui peuvent s’entasser jusqu’à 8 dans la cabine selon la configuration de la 2e rangée (2 sièges capitaines ou une banquette pleine largeur). L’habitacle est presque aussi raffiné que celui de l’Infiniti QX80 avec des appliques en similibois et des plastiques doux au toucher tandis que le coffre de chargement est plus volumineux que ceux de la concurrence. Cela dit, la liste des accessoires de luxe et technologiques comprend, notamment, une 3e banquette rabattable électriquement, un détecteur préventif de collision, un écran de visualisation du périmètre, etc. Somme toute, les utilitaires comme l’Armada connaissent du succès au détriment des fourgonnettes en attirant des clients qui en ont ras-le-bol du «politiquement correct» et qui veulent se payer du bon temps...

Fiche Technique Nissan Armada
Type: utilitaire grand format
Moteur: V8 5,6 l
Puissance: 390 hp @ 5800 tr/min – 394 lbf pi @ 4000 tr/min
Transmission: automatique à 7 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av. indépendante / arr. indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 7,5 s
 
  Nissan Armada

Toyota Sequoia

Chevrolet Tahoe

Empattement: 308 cm 307 cm 295 cm
Longueur: 531 cm 521 cm 518 cm
Largeur: 203 cm 203 cm 206 cm
Hauteur: 193 cm 196 cm 189 cm
Poids: 2684 kg 2707 kg 2605 kg
Puissance: 450 hp 395 hp 420 hp
Pneus: 275/60R20 275/55R20 275/55R20
Capacité du réservoir: 98 l 100 l 98 l
Capacité de remorquage: 3855 kg 3175 kg 3719 kg

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