La multiplication des pains selon Saint-Béhême

Par Jacques Duval



 

Chez BMW, les multisegments dénommés «X» se multiplient comme des petits pains et la gamme compte désormais quatre membres, soit les X3, X5, X6 et le petit dernier X1. Et ce n’est pas fini puisque des X4 et X7 sont en préparation et pourraient se joindre à la famille X dans un avenir rapproché.

D’un côté, le X4 s’avère être un croissement entre la plate-forme d’un X3 et le style d’un X6 tandis que le X7, un rival avoué du Mercedes-Benz GL, sera un X5 allongé et plus costaud. Des deux projets, seule la production du X4 a été confirmée alors que la réalisation du X7 est tributaire des prix du carburant.

Ceci dit, passons maintenant de l’infiniment grand à l’infiniment petit pour revenir au nouveau X1.

Contrairement à ce que suggère son nom, le X1 n’est pas dérivé de la Série 1 de BMW mais bien de l’actuelle Série 3 et plus particulièrement de la familiale Touring à traction intégrale; dont il emprunte plusieurs éléments techniques.

Petit appétit
La mécanique du X1 est rafraîchissante puisque le quatre-cylindres turbo de 2,0 l est jumelé à une nouvelle boîte automatique à huit rapports. Par ailleurs, le X1 est équipé d’un système de récupération d’énergie au freinage dont le fonctionnement avec l’alternateur contribue à réduire la consommation. Inutile de vous dire que cette mécanique s’abreuve en carburant à petite lapée! Même si j’avoue avoir fait quelques pointes en accélération, la consommation moyenne s’est maintenue sous la barre des 10 l/100 km.


La puissance et le couple du moteur turbo sont au rendez-vous et permettent au X1 de tenir tête à une berline 328i xDrive. Cependant, il arrive que l’agrément de conduite soit pénalisé par le manque de souplesse de la transmission et le mauvais ajustement de la pédale d’accélérateur qui gèrent mal la vivacité du moteur. En effet, les manoeuvres sont parfois saccadées alors que le moteur tarde ou s’élance trop brusquement.

Au niveau de la tenue de route, ce petit utilitaire sport est extrêmement agile grâce à sa direction vive et précise comme seul BMW en a le secret, sans oublier les bons réglages des suspensions, la perspicacité de son rouage intégral et ses nombreuses aides à la conduite. Le seul bémol concerne le diamètre de braquage qui est plus grand que son frère X3! Il dépasse même celui de certaines fourgonnettes. Mais n’ayez crainte, vous n’aurez aucune difficulté à vous faufiler dans la circulation dense et seuls les espaces serrés de stationnement vous donneront du fil à retordre.

En terrain accidenté, le X1 n’a rien d’un grimpeur. La garde au sol est limitée à 19,4 cm et l’unique aide électronique offerte est le contrôle de vitesse en descente (activé de 9 à 30 km/h). Par ailleurs, tant sur les surfaces sèches que glissantes (neige, glace, gravier), à basse ou haute vitesse, le contrôle dynamique de la traction (DTC) optimise la répartition de la puissance entre les quatre roues motrices et camoufle les erreurs de pilotage.


Un design controversé
S’il y a une facette où le X1 ne fait pas l’unanimité c’est au point de vue de son design. Certains lui reprochent le manque d’équilibre dans les proportions avant et arrière de sa silhouette à cause de son long capot. Qu’on le trouve beau ou laid (tous les goûts sont dans la nature), il ne peut renier ses origines alors que la calandre évoque celle de ses frères et soeurs. Mais, on n’achète pas un X1 pour sa beauté! On se procure ce boute-en-train pour sa conduite enjouée et l’image qu’il projette... Oui, la magie du porte-clés jouera toujours en faveur des produits signés BMW, surtout que le prix de départ du X1 se situe à 38 500 $. Ce qui paraît raisonnable pour quiconque veut s’afficher avec un véhicule arborant le logo blanc et bleu bavarois.

La présentation du tableau de bord est inspirée des autres produits de la marque – sobre et élégante. Le gros boudin du volant se prend bien en mains et accentue le plaisir de piloter. Malgré ses dimensions réduites, le X1 offre suffisamment d’espace pour quatre adultes. À ce chapitre, il se révèle même plus spacieux que l’ancienne génération du X3. Le plus grand reproche concerne l’étroitesse des portières car il faut être un acrobate pour entrer et sortir de l’habitacle. Quant au volume du coffre, il se situe dans les limites de l’acceptable pour un véhicule utilitaire. Heureusement, le dossier de la banquette est divisé 40-20-40. Ce qui permet de transporter des objets longs sans trop pénaliser le confort des passagers arrière.

Même s’il montre l’exemple à suivre à la concurrence en épousant des dimensions réduites et une faible cylindrée, il est légitime de se demander si le X1 a sa place au sein de la gamme BMW. En effet, les X1 ne sont pas légion sur nos routes alors que le nouveau X3, récemment remodelé, semble capter davantage l’intérêt des acheteurs. De même, la familiale Série 3 Touring lui gruge des ventes, et ce, même si le prix de cette dernière est environ 7000 $ plus élevé que le X1. Il est vrai que les ventes du petit BMW semblent lentes à décoller, mais on peut présumer qu’une hausse significative du prix du carburant devrait lui donner des ailes.

 

Fiche Technique BMW X1
Type: utilitaire sport compact
Moteur: L4 - 2,0 l - 16 soupapes - turbocompressé
Puissance: 241 hp @ 6000 tr/min - 258 pi.lbf @ 1250 tr/min
Transmission: automatique à 8 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 6,9 s
 
  BMW X1

MINI Countryman

Volkswagen Tiguan

Empattement: 275 cm 260 cm 260 cm
Longueur: 446 cm 411 cm 443 cm
Largeur: 180 cm 179 cm 181 cm
Hauteur: 155 cm 156 cm 168 cm
Poids: 1690 kg 1455 kg 1541 kg
Puissance: 241 hp 181 hp 200 hp
Pneus: 225/50R17 205/55R17 215/65R16
Réservoir: 63 l 47 l 63 l


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