Nissan Xterra : un juste milieu drôlement bien ciblé

Par Jacques Duval

Avec le Xterra, la compagnie Nissan vise à combler le vide qui existe présentement entre les véhicules utilitaires sports réguliers tels le Pathfinder et les modèles compacts dérivés de voitures de tourisme qui jouissent d'une grande popularité depuis une couple d'années. Si ces derniers sont très en demande, ils n'ont cependant pas la robustesse voulue pour être en mesure d'affronter les difficiles conditions d'utilisation en conduite hors route.

Puisque le Xterra emprunte son châssis et plusieurs de ses éléments mécaniques à la camionnette Frontier, un véhicule dont la solidité et la robustesse sont bien établis, ce nouveau modèle devrait s'avérer un bon compromis aux yeux des personnes qui trouvent les véhicules tout-terrain réguliers trop volumineux et les compacts trop fragiles.

Le Xterra a été dessiné dans les studios de Nissan situés à La Jolla, en Californie et est assemblé à l'usine de Smyrna, au Tennessee. Celle-ci est la plus grande usine de camions et de voitures sur notre continent. Au cours des années, elle a reçu plus que sa part de prix et d'accessits pour sa productivité et la qualité des véhicules qui y sont produits.

Voilà la table mise, reste maintenant à savoir si ce nouveau Nissan livre la marchandise...

Un "look "d'enfer!
Voilà sans aucun doute l'expression que nos cousins Français vont utiliser pour décrire ce nouveau venu. Chapeau aux stylistes de La Jolla qui ont visé en plein dans le mille. Les passages de roues bien découpés, les angles plus aigus que la moyenne et le toit surélevé sont des éléments qui donnent à ce 4x4 sa signature visuelle.

La partie arrière du toit est surélevée de plusieurs centimètres. Ceci permet de remiser des objets encombrants en plus d'offrir un dégagement supérieur pour la tête aux occupants des places arrière. Les stylistes ont également développé un porte-baggage dont la structure masque cette"bosse". Ce support robuste réalisé en tubes d'aluminium comprend même un panier amovible pour transporter de menus objets. Des trous pratiqués sur les parois évacuent l'eau des tenus de plongée, des vêtements souillés ou tout autre article qui ne serait pas le bienvenu dans la cabine.

L'habitacle est agrémenté de matériaux et tissus faciles à nettoyer. De nombreux espaces de rangement, de multiples points d'ancrage et des places arrière faciles d'accès viennent ajouter au caractère polyvalent du Xterra. Il faut d'ailleurs insister sur le fait que la banquette arrière est très confortable pour la catégorie. Malheureusement, le dispositif permettant de rabattre le dossier est très primitif. Le coussin du siège au complet doit être enlevé et remisé quelque part pour obtenir un espace de rangement plat.

Le hayon arrière est même doté d'un renflement permettant de loger une trousse de premiers soins ou tout autre accessoire devant être facile à retrouver en cas de besoin. Cette caractéristique contribue également à donner du caractère à la présentation extérieure du véhicule.

Le tableau de bord est identique à celui du Frontier. C'est un peu démodé, mais la disposition des commandes est bonne et la consultation des cadrans aisée. Il faut cependant déplorer la position du levier du frein d'urgence, une tirette placée sous la planche de bord, tout près de la colonne de direction. Son utilisation est assez difficile, surtout en conduite hors route.

Un groupe propulseur robuste
Puisque le Xterra est dérivé du Frontier, il ne faut pas se surprendre de retrouver le même moteur V6 de 3,3 litres sous le capot. D'une puissance de 170 hp, il est bien adapté. En fait, il est plus à sa place sur le Xterra que sur la fourgonnette Quest où son caractère rugueux est davantage en évidence. Il peut être couplé à une transmission manuelle à cinq rapports ou à une automatique à quatre rapports. Quant au boitier de transfert, il est de type à temps partiel avec engagement automatique des crabots avant. Comme dans tout 4x4 sérieux, un levier permet d'engager une gamme de rapports démultipliés (LO). Il faut également ajouter que les plaques de protection sous le châssis, un différentiel arrière autoblocants, une direction assistée et des freins ABS sont offerts en équipement de série.

Une heureuse surprise!
J'ai toujours eu des réticences face au comportement routier souvent aléatoire des utilitaires sports et camionnettes tout terrain. En général, leur agrément de conduite est pratiquement nul et il faut souvent se battre avec le volant pour garder le véhicule dans sa trajectoire. Le Xterra est sans doute l'exception qui confirme la règle. Sur la route, ce 4x4 est plus agréable à conduire que le Frontier dont il est dérivé. La suspension arrière, calibrée pour des charges moins lourdes, assure un confort supérieur à celui de la camionnette. La tenue de route est même surprenante pour un véhicule doté d'un essieu arrière contrôlé par des ressorts elliptiques. Même les revêtements parsemés de trous et de bosses ne parvenaient pas à faire dérober l'essieu arrière, du moins à des vitesses normales. La direction est d'une précision impressionnante, compte tenu qu'il s'agit d'un boîtier de direction à billes.

Un après-midi consacré à une longue randonnée hors piste m'a permis d'évaluer le comportement du Xterra quand les choses se gâtent. Là aussi, les résultats ont été positifs. En fait, à moins de vouloir se lancer à l'assault de profonds bourbiers ou de pics rocheux impraticables, il est difficile de trouver à redire.

Nissan a visé juste avec ce nouveau véhicule qui possède tous les éléments pour venir inquiéter aussi bien le Jeep Cherokee que la plupart des autres véhicules de cette catégorie.

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